le sommeil dali

Quel lien existe-il entre un peintre surréaliste, un inventeur de génie et moi ?  La sieste ! Mais pas n’importe quelle sieste : « La Sieste Eureka ». Pour comprendre de nouveaux concepts, pour inventer de nouvelles idées et pour résoudre des problèmes.

 

Comment Salvador Dali inventait ses peintures incroyablement créatives ? Il est un des premiers à avoir « conceptualisé » le mode de pensée qui s’active quand nous fermons les yeux pour « un mini dodo ». Dali était intrigué par les images qui nous apparaissent lorsque nous nous endormons ou lorsque nous sommes sur le point de nous réveiller.

 

♥ Mais de quoi tu parles, Boîte Crânienne ? Des images qui apparaissent
quand on s’endort ou quand on se réveille ? Tu sais que la privation de sommeil a des effets néfastes
sur l’équilibre psychique… Tu es surmenée en ce moment ou bien ?!

♥ Je comprends que cette anecdote peut paraître étrange. Moi, quand je m’endors, je vois
des images super bizarres : des frigos qui 
marchent, des têtes de monstres, des équations mathématiques
qui résument ma journée… Oui, je sais… « Rain Man, sors de ce corps ! »
pour le coup des équations mathématiques. 

♥ Oh malheur… Tu me fais un peu peur…

♥ Fais l’expérience ! Au moment de sombrer dans les bras de Morphée, observe l’écran mental
qui occupe ta salle de 
cinema intérieure. Ferme les yeux maintenant en essayant de regarder « le noir
qui est devant tes yeux ». Avant de s’endormir, c’est à cet endroit que des images apparaissent pour
la plupart des gens. Il est important de ne pas forcer le processus : des images sont présentes ou pas.
Si c’est le cas, il convient de « seulement regarder », « simplement observer » sans tenter de modifier ou de
créer quoique ce soit.

♥ C’est un peu le principe de la méditation, ça ? Observer ce qui est présent sans chercher à l’influencer
ou à le changer ?

♥ Wahooo ! Je suis super fière de toi ! C’est exactement ça ! Parenthèse : tu sais comment ça s’appelle,
ce que tu viens de faire ? Des liens entre une connaissance stockée dans ta mémoire et une nouvelle donnée.
Et ça me donne une idée : je ferai un article sur ce procédé cognitif qui nous permet d’apprendre !

 

Dali était fasciné par ce processus créatif qui ne demandait aucun effort et qui avait une dimension surréaliste puissante (surréaliste, je confirme : les frigos qui marchent, les têtes de monstres…)  : des images intenses, colorées et étranges. Il s’est alors lancé dans une série d’expériences pour re-créer les conditions propices à cette fertilité créative et capturer ainsi ces images fantastiques.

On raconte que sa technique favorite était la suivante : il posait une petite assiette sur le sol, s’asseyait sur une chaise à proximité, tenait une cuillère dans la main qu’il plaçait à la verticale de l’assiette. Il détendait alors les muscles de son corps et se détendait comme s’il voulait dormir. Il fermait les yeux et s’enfonçait dans le pays des rêves peu à peu… jusqu’au moment où il lâchait la cuillère qui tombait alors bruyamment dans l’assiette !

 

Cette stratégie permettait à Dali de ne pas sombrer dans le sommeil tout en profitant des ces prémices. Il pouvait alors donner vie aux images qu’il avait pu capturer en les représentant sur des toiles. Cette technique a pour vocation de penser en mode diffus.

 

♥ Dis, Boîte Crânienne, ça me dit quelque chose… « penser en mode diffus »…

♥ Il y en a au moins un qui suit… tous les posts ! Tu as raison : j’en ai déjà parlé
dans Se laver les dents permet d’avoir des idées de génie.

 ♥ Ha ! Je savais bien ! Et si je me souviens bien, tu disais que le mode diffus est idéal quand
un problème nous résiste ou quand on a du mal à comprendre quelque chose.

♥ Je suis épatée… C’est tout à fait ça : quand nous « sentons » que la nouveauté (un concept, un problème…)
nous résiste et que nous aurions besoin d’ajouter des barrettes à notre CPU, d’ajouter des cordes à
notre arc mental, d’ajouter de l’eau neuve à notre moulin ! C’est un peu comme si nous nous sentions
prisonniers de ce que nous savions déjà et que nous nous sentions enfermés dans notre manière familière
de réfléchir. Nous avons besoin de nous « décaler », de prendre de la hauteur ou de respirer par le nez
pour appréhender ce qui nous est inconnu.

 

Si vous avez lu Se laver les dents permet d’avoir des idées de génie, vous savez déjà que le mode diffus ne fonctionne pas seulement pour les artistes ! Et oui… si vous découvrez Boîte Crânienne et que vous êtes en train de lire ces lignes, vous vous interrogez peut-être sur la pertinence de cette stratégie pour trouver le fil rouge d’une soutenance de thèse, pour comprendre un mouvement complexe, pour résoudre une équation de mathématique ou pour trouver la solution à un problème relationnel avec votre client préféré. Non ?

 

Je laisse l’histoire de Thomas Edison répondre à cette interrogation : le mode diffus est-il approprié pour des raisonnements plus scientifiques, plus cartésiens, plus académiques ? Edison est un des inventeurs les plus brillants de l’Histoire. Edison s’installait confortablement dans un fauteuil en tenant des roulements à billes dans une de ses mains. Il se relaxait ainsi : laissant son esprit vagabonder et sombrer peu à peu « vers » le sommeil. Quand il s’endormait, les roulements à billes heurtaient le sol bruyamment et le sortaient de sa torpeur endormie. Tout comme le faisait Dali, Edison avait trouvé un moyen pour aller aux frontières du sommeil sans pour autant entrer dans le pays des songes.  Et tout comme Dali, Edison revenait du mode diffus avec de nouvelles idées et d’innovantes solutions.

Quand notre cerveau passe en mode diffus, il établit de nouvelles connexions et découvre ainsi des ressources qu’il ignorait jusqu’à lors. Penser en mode diffus revient à penser « à l’aveugle » pour trouver le nouveau chemin neuronal qui nous menera à la solution.  Nous ne connaissons pas (encore !) le chemin neuronal approprié pour résoudre ce problème ou comprendre cette idée. Alors… il est bon de laisser notre cerveau se « perdre » dans ses méandres et emprunter des chemins de traverse ! C’est à ce moment-là que nous cessons de réfléchir. Et que nous avons des idées de génie !

 

Si la compréhension de nouveaux concepts ou la résolution d’un nouveau problème nécessite de saisir les choses autrement, il convient donc à notre cerveau de penser autrement. Et donc de faire une petite sieste « Eureka » ! 

 

♥ J’aime pas les siestes ! Ca me déprime… Ca me fait penser aux siestes obligatoires en
classe de maternelle avec Madame Céline…

♥ Rassure-toi, Happy Brainy ! Moi, par exemple, je me lave les dents ! Si, Si !

♥ Mais oui… C’est ce que tu racontes dans Se laver les dents permet d’avoir des idées de génie !
Et comment tu as sauvé ton DEA grâce à Colgate (Note du modérateur d’antiquités digitales :
un DEA est l’ancêtre du MASTER 2)

♥ C’est ça ! Le principe reste le même : cesser de réfléchir. Oublier. Ne plus chercher à résoudre un problème.
Ne plus chercher à comprendre. Ne plus chercher tout court. Laisser son esprit s’échapper…
En plus du lavage de dents, je suis devenue adepte de La Sieste Eureka !

 

Alors…

Profitez des moments de rêverie, des piquages de nez après déjeuner ou des sieste-éclair la tête posée sur votre bureau ! Profitez du mode diffus qui vous ouvre les portes d’un monde créatif et inventif. Profitez !!! Puis ouvrez les yeux : « Eureka! I got it! »

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